Les biais cognitifs tome 2

Les biais cognitifs tome 2
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Écrit par Rachel Ouellet


« Un biais cognitif est un schéma de pensée trompeur et faussement logique. Cette forme de pensée permet à l’individu de porter un jugement, ou de prendre une décision rapidement. Les biais cognitifs influencent nos choix, en particulier lorsqu’il faut gérer une quantité d’informations importantes ou que le temps est limité. Il se produit ainsi une forme de dysfonctionnement dans le raisonnement. Pour passer à l’action ou donner un sens à un événement, le cerveau va utiliser des croyances subjectives inconscientes. Le risque de décision erronée devient alors important. Ce mécanisme est systématique. Autrement dit, pour un individu donné, telle situation entraînera tel biais cognitif. Toutefois, en être conscient permet à l’être humain d’exercer son libre arbitre. »

*https://www.usabilis.com/definition-biais-cognitifs/

Juste pour le plaisir, voici d’autres biais cognitifs pour réveiller votre cerveau !


L’excès de confiance

L’excès de confiance est la tendance à surestimer ses capacités. Croyant nos compétences beaucoup plus importantes qu’elles ne le sont en réalité. Le concept a été introduit au début des années 1970 par le psychologue Daniel Kahneman. Les résultats des études sur ce biais ont démontré que plus de la moitié des participants estimaient avoir de meilleures capacités que la moyenne ou estimaient avoir une intelligence supérieure à la moyenne. Ça fait une grosse majorité de personnes qui sont « supérieures aux autres ». La façon la plus courante d’étudier l’excès de confiance consiste à demander aux gens dans quelle mesure ils sont convaincus des connaissances qu’ils détiennent ou de la validité des réponses qu’ils fournissent. Les données montrent que la confiance dépasse automatiquement la valeur réelle de leurs convictions, impliquant que les gens sont plus sûrs d’avoir raison qu’ils le devraient.

Ce biais apporte donc une tendance spontanée à surestimer ses connaissances, ses capacités physiques et intellectuelles, et à avoir trop confiance dans son jugement. Il amène le sentiment d’en savoir davantage que ce que l’on sait réellement et l’impression d’être plus compétent qu’on ne l’est en vérité. Il nous donne aussi un excès de confiance dans nos capacités réelles à interpréter les informations dont on dispose. On pourrait affirmer sans aucun doute, que les cerveaux avec une confiance excessive, n’ont pas de problème d’estime de soi.


Le biais de statu quo

Le biais de statu quo est la tendance à préférer laisser les choses telles qu’elles sont. Parce que le changement est bien dérangeant pour notre esprit. Un changement peut apporter des risques et des inconvénients. Et ça, notre cerveau n’aime pas.

Ce biais explique des choix que nous faisons qui ne sont pas des plus rationnels parfois. Il amène une peur de la nouveauté, ce qui nous amène à vouloir que les choses restent identiques et qu’elles évoluent surtout le moins possible. Mais pensez à tout ce que nous laissons passer par ce biais cognitif.


L’effet Dunning-­Kruger

L’effet Dunning-Kruger amène les personnes les moins compétentes à surestimer leurs compétences et les plus compétentes à se sous-estimer. Ce biais aussi appelé effet de surconfiance, est un des biais cognitifs les plus étudiés. Ce biais est facilement observable lorsqu’une personne lit un ou deux livres en psychologie par exemple, ou suit une formation de quelques heures, et que celle-ci se croit alors maintenant experte du sujet, et s’amuse à psychanalyser les gens autour d’elle. 

Dunning et Kruger attribuent ce biais à une difficulté cérébrale des personnes non qualifiées, qui les empêche de reconnaître exactement leur niveau d’incompétence. En fait, elles sont tout simplement incapables d’évaluer leurs réelles capacités. Voyant qu’elles s’y connaissent un peu plus que la moyenne, elles se jugent alors expertes. À l’inverse, Dunning et Kruger ont découvert que les personnes les plus qualifiées auraient tendance à sous-estimer leur niveau de compétence. Car étant bien renseignées, et étudiant le sujet depuis très longtemps, elles savent le parcours intellectuel et les connaissances qu’elles ont accumulées sur le sujet, mais aussi à quel point elles ont encore à découvrir.

Selon Dunning et Kruger « l’ignorance engendre plus fréquemment la confiance en soi que ne le fait la connaissance ».


Petite information pour les personnes surconfiantes : il faut environ 10 000 heures pour pouvoir posséder des connaissances et de la pratique suffisamment pour bien connaître un sujet complexe comme la science ou la psychologie. C’est environ 5 années d’expérience à temps plein. Après ce nombre d’années, on est à même de bien cerner ce qu’on ne maîtrise pas ou ce qu’on ignore.


Le biais de la tache aveugle

Le biais de la tache aveugle ou le biais de l’angle de mort, est un biais cognitif concernant la reconnaissance de l’impact des biais cognitif sur le jugement des autres personnes, tout en ignorant nos propres biais de réflexion. Une majorité de personnes semble être victime du biais de la tache aveugle : dans un échantillon de plus de 600 résidents des États-Unis, plus de 85% croyaient qu’ils étaient moins biaisés que l’Américain moyen. Encore une fois, il semble que la majorité des êtres humains soient conscients de leurs biais cognitifs. Ou peut-être est-ce davantage le biais Dunning et Kruger qui leur fait défaut.


Le biais d’autosatisfaction

Le biais d’autosatisfaction est intimement lié au fait que nous désirons toujours nous percevoir sous un jour positif. Ce biais fait en sorte que les gens ont tendance à penser que leurs propres perceptions et jugements sont rationnels, exacts et exempts de tous préjugés. Une réflexion pure, parfaitement honnête et sage. Le biais d’autosatisfaction s’applique également lorsqu’on analyse nos décisions personnelles, en se considérant comme un meilleur penseur et décideur que les autres.


L’effet Barnum

L’effet Barnum est un biais cognitif qui amène les personnes à accepter une vague description de personnalité très générale, comme si elle s’appliquait spécifiquement à eux. Ce biais est fortement exploité par les horoscopes, lorsque nous désirons séduire ou dans les tests de personnalité pseudoscientifiques. Ce biais est grandement exploité par les prophètes du développement personnel et les médiums, qui se font plaisir à vous dire de beaux compliments en échange de votre argent.

L’effet Barnum est attribué au psychologue américain Paul Meehl en référence à l’homme de cirque Phineas Taylor Barnum, qui dans les années 1850, avait mis au point un numéro dit de « lecture à froid », où il racontait des généralités sur les gens, mais qui pourtant paraissaient ne s’appliquer qu’à un seul spectateur. Celui-ci était tout surpris, croyant que Barnum pouvait lire qui il était. Mais qui contredirait quelqu’un qui nous dit que nous sommes ouverts d’esprit et intelligent ?


Alors encore une fois, quel biais cognitif utilise votre cerveau ?