Parce qu’elles sont intelligentes, attachantes et qu’elles ont appris à imiter les autres, les défis constants des personnes autistes de haut niveau de fonctionnement sont malheureusement camouflés et trop souvent oubliés. Quand la personne autiste a réussi à passer relativement inaperçue dans sa vie de tous les jours, le diagnostic semble alors disparaître pour les autres. Et c’est ainsi qu’elle se retrouve à vivre une double vie : Celle d’être comme tout le monde et celle d’être ce qu’elle est vraiment.
3 des défis cachés des autistes de haut niveau
L’autorégulation des émotions
Pour toute personne autiste, apprendre à gérer ses émotions est un grand défi. Elle a besoin qu’on la guide à comprendre son monde intérieur et ses ressentis. Par ses particularités TSA, son monde émotif est différent des personnes typiques, d’où vient leurs difficultés à se faire comprendre et d’avoir de l’aide adéquate. Il est essentiel de garder en tête que la personne autiste de haut niveau arrive normalement à se contrôler en public et à l’école. Cela dit, sans arriver à évacuer son anxiété et ses surcharges accumulées pendant la journée. Comme résultat, elle revient alors à la maison souvent complétement envahie. Elle vit alors sa crise dans son monde à elle et avec les gens qu’elle aime. Vient alors un double portrait de son fonctionnement. Les intervenants qui nomment qu’elle ne fait pas de crise à l’école et que tout va bien, et les parents qui ne savent plus comment faire comprendre le mal être de leur enfant qu’ils observent à répétition.
Comprendre les autres, leurs pensées et leurs comportements
Même si elle semble bien adaptée, la personne autiste de haut niveau sera toujours autiste. Son fonctionnement, sa compréhension, son raisonnement, sa socialisation sera toujours le reflet de son monde autistique. Étant donné qu’elle parle bien et « semble typique », la personne doit constamment faire des efforts, s’ajuster, compenser pour « faire comme les autres ». Cela exige une énergie phénoménale et contribue de façon importante à son anxiété sociale. Elle ne le nommera pas, ne posera pas de question et souvent ne demandera pas d’aide. Elle accumule donc un trop plein d’incompréhension et de mauvais liens qui nuisent à son fonctionnement. Toutefois, sa peur d’être étiquetée ou rejetée, font en sorte qu’elle gardera cela pour elle, jusqu’à ce qu’elle ne soit plus capable d’accumuler. Vient alors la crise ou le bris de fonctionnement.
L’introspection sans avoir de base de référence
L’introspection est la faculté de réfléchir sur nous-même, d’analyser nos comportements, notre personnalité et ce que l’on est par rapport aux autres. Cette fonction cognitive est utilisée différemment chez la personne autiste, comme par exemple pour se comparer et se comprendre par rapport à nos relations sociales, lorsque « l’autre » n’est pas comme nous. Lorsque le fonctionnement même de notre réflexion n’est pas comme les personnes qui nous entourent. La seule conclusion que la personne peut en déduire c’est qu’elle ne comprend pas les autres. Et elle ne peut se faire une juste idée de ce qu’elle a comme potentiel et forces personnelles.
Par ce texte, je souhaite éclairer trois des nombreux défis de la personne TSA de haut niveau. Des défis qui sont cachés, camouflés par leur désir de conformité. Ne « tassez » pas le diagnostic d’une personne autiste car à vos yeux les défis n’existent pas. L’acceptation et la compréhension des particularités TSA permettent de faire sortir de l’ombre cette double-vie, et que la personne puisse être ce qu’elle est dans tout son potentiel.