Les conséquences éducatives qui font grandir

Les conséquences éducatives qui font grandir
Share on Pinterest
Share with your friends










Submit

Par Rachel Ouellet


Peu importe les conséquences dans la vie, elles sont les résultats d’un choix ou d’un comportement que nous avons eu. Elles peuvent être positives, négatives ou plutôt neutres, compte tenu de ce qu’elles nous amènent à vivre. Dans la sphère éducative auprès des enfants, les conséquences sont des médiums d’apprentissage bien utiles pour comprendre le monde dans lequel nous vivons, et savoir comment nous comporter. Certains enfants comprennent rapidement et s’ajustent, tandis que d’autres, pour toutes sortes de besoins et raisons, nécessitent des limites plus claires et d’encadrements plus concrets de la part des adultes. Que ce soit à la maison ou à l’école, les adultes ont le rôle de préciser les limites à ne pas franchir et d’aider les enfants à se réajuster au fur et à mesure. 

L’objectif derrière une conséquence n’est pas de soumettre l’enfant, mais plutôt de lui enseigner à faire des choix et à les assumer. Favorisant par le fait même le développement de son empathie pour les autres, ainsi que la compréhension de ses propres besoins en cours de route. Une conséquence peut également avoir pour objectif de faire cesser une situation et des comportements inadéquats, voire dysfonctionnels. Si on veut transformer une mauvaise habitude ou intervenir sur des comportements plus complexes, il est possible que l’on doive augmenter le malaise créé par les conséquences données, en désirant stimuler des prises de conscience, volontaires ou non chez l’enfant. La simple discussion et la guidance n’étant pas toujours suffisantes pour réorienter l’enfant dans ses gestes et attitudes.



Si les conséquences sont appliquées dans le respect pour l’enfant, visant l’apprentissage dans l’indulgence et l’empathie, elles font partie des moyens éducatifs nécessaires et efficaces pour un bon développement en général. Cela dit, malheureusement, elles peuvent s’avérer être des interventions désespérées par l’adulte en proie à la colère, ou déstabilisé face aux comportements de l’enfant. Elles peuvent aussi être remplies de mépris, de violence verbale ou de perte de contrôle, sans compter être trop intenses et disproportionnées pour la situation. Ou à l’inverse, ne pas être cohérentes ni bouclées correctement, transformant nos tentatives d’interventions en simples menaces, qui s’étirent avec des avertissements presque illimités.

Pour s’aider un peu dans la réflexion, voici des définitions de conséquences avant de vous présenter quelques soutiens visuels de l’outil J’apprends de mes erreurs que vous trouverez dans la boutique du Centre Hapax. Cet outil complet permet d’être en mesure de faire des interventions éducatives du début à la fin, passant par les prises de conscience du jeune, à développer son empathie et mieux comprendre son vécu. Il permet de cibler honnêtement les comportements que l’enfant a faits, autant que les besoins cachés derrière eux. Finalement, le soutien visuel de La banque de conséquences logiques et de gestes de réparation de la relation, pourra conclure ce processus de développement de soi, suite aux erreurs sociales et les mauvais choix que peuvent faire les enfants et les adolescents.


Les gestes de réparation de la relation

Un geste de réparation est une conséquence reliée à l’erreur sociale. Quand les enfants font des actions qui nuisent à l’autre, nous les guidons à réparer leurs gestes par une action qui, en quelque sorte, « efface » les erreurs commises. La réparation de leur geste est un moyen efficace et relationnel qui leur fait prendre conscience des impacts qu’ont eus leurs comportements, autant sur les autres que face à leur vécu personnel. En réparant la relation blessée par leurs mauvais choix, avec l’aide d’une action bienveillante, nous leur enseignons la bonne façon d’agir en atténuant les impacts de leurs gestes. Ils peuvent alors préserver leur dignité, développer l’humilité, tout en prenant soin du bien-être de l’autre. Pour que les gestes de réparation soient efficaces toutefois, les enfants doivent avoir réfléchi et eu des prises de conscience, ce que l’outil que je vous propose aide à faire. Mais surtout, ils doivent être volontaires et désireux d’avoir ce contact avec l’autre. S’ils le font par obligation, avec une attitude d’opposition ou de mépris, mieux vaut choisir une autre forme de conséquence plus directe.



Les conséquences naturelles

Rien de mieux que les conséquences naturelles pour faire des apprentissages rapides, concrets et directement liés aux erreurs commises par les enfants. En plus de demander très peu de suivis, elles arrivent souvent sur un plateau d’argent, prêtes à être vécues et n’obligeant souvent pas les adultes à devoir faire quoi que ce soit. Exception peut-être d’en profiter pour les faire réfléchir. Il faut toutefois éviter les « je te l’ai dit ou tu n’avais qu’à écouter », car ces propos complètement inutiles font souvent dévier l’attention des enfants de l’apprentissage à vivre, à la possibilité d’argumenter et de se frustrer contre l’adulte.

Les conséquences naturelles sont les impacts des comportements des enfants, apportées généreusement par la vie qui suit son cours sans avoir à intervenir : ni pour empêcher les conséquences de survenir ni pour en amoindrir les effets. Les élèves jouent dans les trous d’eau malgré les adultes qui leur demandent de les éviter :  rien de mieux qu’un pantalon humide toute la journée à l’école, pour comprendre que le plaisir éphémère apporté par le trou d’eau, est moins intéressant à long terme que le malaise d’être trempé toute la journée. Les enfants mangent sans faire attention et salissent tout: rien de mieux que de perdre du temps à tout ramasser par la suite avant de pouvoir aller jouer. Bien évidemment, si ramasser sa vaisselle et ses déchets fait déjà partie de leurs tâches quotidiennes.  

Les conséquences naturelles sont souvent très efficaces, car elles obligent les enfants à se responsabiliser face à leurs propres décisions, sans avoir la possibilité de se plaindre aux adultes. Les adultes ne punissant pas, mais guident plutôt les enfants à gérer les conséquences de leurs actions. Que voulez-vous…? Si nous ne faisons pas attention et jouons aux casse-cous, nous pouvons tomber de notre vélo! Si nous profitons du travail d’équipe pour parler de tout et de rien, les chances d’avoir une bonne note diminuent à chaque échange amical réalisé au mauvais moment.  Les enfants les plus fiers diront que ça ne les dérange pas de subir les impacts de leurs choix, mais cachés derrière leur fierté à sauvegarder, ils auront certainement retenu quelques leçons ici et là.



Les conséquences logiques et éducatives

Arrivent parfois des occasions manquées, de simples entêtements d’enfants bornés, ou des besoins éducatifs qui demandent à être corsés, qui font en sorte que les gestes de réparation n’ont pas les effets escomptés. De même que les conséquences naturelles qui sont moins dérangeantes que les bénéfices à poursuivre dans les mauvais comportements. Puisque les autres conséquences sont parfois insuffisantes pour modifier un comportement, il faut alors sortir les grands moyens : devenir plus sévères, éducatifs et structurés dans nos interventions.

Les conséquences logiques sont alors des options intéressantes, puisqu’elles permettent généralement à l’enfant de faire des liens très clairs. Elles s’avèrent des causes à effets évidentes face à leurs mauvais choix. Un enfant est impoli et fait subir sa mauvaise humeur : un retrait obligé de l’activité est bienvenu jusqu’au retour du soleil. Pour aller plus loin, une conséquence devient « éducative » si en plus de prendre un temps de réflexion, la conséquence permet d’apprendre quelque chose de constructif en lien avec la situation.

Les conséquences logiques sont les plus simples et directes à utiliser au quotidien, mais les conséquences éducatives permettent de faire beaucoup plus de chemin dans le développement de soi chez l’enfant. Et peut-être même que l’erreur de l’un permettra de faire réfléchir aussi les autres (voir pour des exemples plus loin). La conséquence éducative a le seul défaut de devoir être donnée une fois seulement le jeune calmé et prêt à dépenser de l’énergie pour réparer son geste. Elle se réalise une fois que le jeune assume ses gestes. Voilà pourquoi je vous propose l’outil J’apprends de mes erreurs.

La conséquence logique, quoiqu’efficace et plus « marquante » que les autres, demande en revanche des interventions plus coriaces et autoritaires. Encore faut-il obligatoirement aller jusqu’au bout malgré les réactions des enfants, elle demande de l’énergie, du temps et de la cohérence de l’adulte qui intervient. Souvent, celui-ci doit  cesser ses activités, gérer les comportements de l’enfant, parfois même dans des crises, et jouer son rôle de « caporal punitions » qui n’en laisse pas passer. Et là se trouve tout le défi : l’adulte doit aller au bout et tenir son intervention bien en main. Parfois l’enfant se plie rapidement, parfois il faut un chaudron de patience. Quoiqu’il en soit, il faut y mettre l’énergie nécessaire, rester calme, mais décidé, et boucler la boucle pour que cette intervention soit efficace et ne devienne pas une bataille entre l’enfant et l’adulte qui s’éternise.



Accompagnant les conséquences de leurs mauvais choix, les interventions d’apprentissages sont des alliés fondamentaux au développement harmonieux chez l’enfant et l’adolescent.


Quelle conséquence choisir alors?

La gravité des gestes et la profondeur de l’intervention désirée seront les déterminants qui cibleront le type de conséquence à choisir. Aussi, travaillant avec des jeunes ayant de plus grands besoins, et possiblement de plus « grands comportements » qui accompagnent le tout, des interventions structurées et cohérentes s’avèrent essentielles pour apporter des changements à long terme. Et comme mise en garde, il est important de donner des conséquences aux enfants lorsque les limites ont été atteintes, voire dépassées depuis un bon moment, mais pour un changement à long terme et pour viser le développement harmonieux de l’enfant, il faut nourrir entre deux punitions méritées, l’enfant de tendresse, de récompenses et d’encouragements. Car comme je dis souvent, « on peut passer notre temps à arracher les mauvaises herbes d’un jardin, si on ne fait pas pousser des fleurs magnifiques pour prendre le plus de place possible, notre jardin ne sera que de la terre inexploitée, avec de mauvaises herbes à constamment enlever ».


Voici, pour titiller votre curiosité un peu plus bas, une partie de l’outil d’intervention J’apprends de mes erreurs que vous trouverez dans la boutique du centre Hapax. Et si mes produits vous intéressent, je vous propose aussi la lecture de mon dernier livre sur le développement sain des émotions chez les enfants et les adolescents, de la collection La boite à outils des éditions de Mortagne.



La banque de conséquences éducatives et gestes de réparation de la relation

Cette banque d’idées permet de rendre plus accessible et efficace le processus d’intervention, en faisant en sorte que l’enfant puisse de lui-même y fouiller et choisir son geste de  réparation. Dans le vif du quotidien, manquer d’idées et de stratégies a souvent comme résultat de ne pas boucler l’intervention. Réparer ses gestes et assumer les conséquences de nos actions est souvent l’étape oubliée. Pourtant, elle est celle qui fait le plus grandir !


*L’outil d’intervention Le mode d’emploi pour faire des excuses parfaites proposé dans le tableau.

L’outil d’intervention J’apprends de mes erreurs a été conçu pour les intervenants scolaires plus particulièrement, mais aussi pour tout éducateur de la jeunesse, dans le but de structurer les interventions comportementales et faciliter les apprentissages à viser. Car punir est une action peu utile si elle n’est pas accompagnée de développement de soi.  À travers ce guide-outil, vous serez en mesure de faire l’intervention du début à la fin, passant par les prises de conscience du jeune, à développer son empathie et mieux comprendre son vécu. Il permet de cibler honnêtement les comportements que l’enfant a faits, autant que les besoins cachés derrière eux. Finalement, la banque de conséquences logiques et de gestes de réparation de la relation, pourra conclure ce processus de développement de soi, suite aux erreurs sociales et les mauvais choix que peuvent faire les enfants et les adolescents. Légèrement adapté, il peut aussi être fort utile avec les adultes ayant des défis d’adaptation, ou pour des parents souhaitant être guidés dans leurs interventions.


L’outil J’apprends de mes erreurs est un outil à avoir dans tous les coffres d’intervenants.

Leave a Reply

Your email address will not be published.